Il faut le dire sans ambages, une entreprise comme Tapuscrits ne sera rentable qu’à long terme. Pour des raisons philosophiques, éthiques, économiques… j’ai fait le choix d’adopter un mode de fonctionnement atypique, que ce soit pour la maison d’édition que pour la librairie. Ce choix nous prive de subventions qui ne sont accordées qu’aux librairies et qu’aux maisons d’édition travaillant conventionnellement dans la chaîne du livre.
Rentrer dans le rang serait abandonner le combat que je mène avec tant d’autres contre l’uniformisation de la culture et contre l’omniprésence de la culture de masse. Défendre la culture populaire et de proximité c’est défendre la diversité, c’est défendre des poètes, des peintres, des photographes, des auteurs, des artistes… qui sans cela seraient complètement invisibles.
L’audience que je leur apporte, même si elle peut paraître modeste leur permet d’avoir une légitimité, permet d’éclairer la conscience du public, permet d’amener un peu de beauté et de bonheur dans un monde qui en manque parfois.
Si je donne l’impression de souvent demander de l’aide et de solliciter votre générosité, c’est que, comme je l’ai expliqué plus haut, Tapuscrits ne reçoit pas de subventions. C’est une simple question de justice afin de rétablir un équilibre qui n’est pas respecté.
Il ne faut pas se voiler la face, dans le monde d’aujourd’hui, la reconnaissance passe trop souvent par des prescripteurs dont les motivations sont plus souvent économiques qu’artistiques. Et je désespère de trouver un important mécène comprenant cela et en tirant les conclusions.