J’ai l’impression que je suis en train de déserter le monde, de l’extirper consciencieusement de mon corps comme on le ferait pour une tumeur.
Je suis de plus en plus désabusé par les indignations des uns ou des autres, et aujourd’hui entre autres, sur la question du vaccin.
Il (le vaccin) me semble d’une telle évidence et surtout pour les soignants que les bras m’en tombent en écoutant les discours de ceux qui, après 15 minutes de recherches sur internet, remettent en cause le consensus des scientifiques ainsi que leurs nombreuses années d’études et de pratique.
Quel mépris pour cette communauté (scientifique) composée de millions de personnes et que vous accusez d’être complice d’une dictature et de vouloir nous empoissonner ! Et ceux qui, comme moi, défendent l’idée du vaccin, ne sont que des pauvres moutons crédules.
Ne vous en déplaise, il s’agit bien d’un consensus, et ce n’est pas parce que certains d’entre eux, en manque de reconnaissance, par intérêt politique ou atteint d’un syndrome quelconque, prétendent le contraire dans la complosphère fasciste du net, que cela le remet en cause. Vous avez vu la photo avec Bigard, Lalanne et Henrion-Caude… Que du beau monde !
Cela me devient de plus en plus insupportable. Alors je presse le bouton noir, le plus fort possible, afin de l’extraire de mon corps.
Ils se pensent révolutionnaires en critiquant le vaccin et son principe. Mais quand il s’agit de changer radicalement la société, il n’y a plus personne. Ben oui, le risque de perdre le peu qu’ils ont est bien trop grand !
Alors pour éviter de se l’avouer, pour éviter d’avoir à se remettre en question, pour éviter le risque de vivre dans une société meilleure, on préfère critiquer, crier au complot, crier à la dictature… Croyez que cela fait bien rigoler Kim Jong-un.
Je continue mon exérèse du capitalisme, cette métastase du cerveau qui obscurcit l’esprit. Je presse de plus en plus fort, la douleur presque jouissive devient soulagement lorsque le bouton éclate et que son liquide gicle puissamment.
Au lieu de descendre dans la rue contre le vaccin, vous feriez mieux de le faire pour demander la fin du capitalisme et de vos petits privilèges. Et surtout pour la fin de ces maux qui gangrènent la société, l’individualisme, l’égoïsme, l’indifférence…
Et
puis au lieu de critiquer le passeport vaccinal, vous feriez mieux de
demander la suppression du passeport tout court ! Cet instrument mis en
place au début du 20° siècle et qui renie l’universalité de l’Homme.
Mais
bon, on a tout à fait le droit de trouver normal de demander un visa
pour aller dans certains pays et de se faire obligatoirement vacciner
contre la fièvre jaune pour aller dans d’autres et dans le même temps de
refuser le passeport vaccinal.
Et on a aussi le droit d’avoir peur de voir déferler des hordes d’étrangers barbares et d’être obligé de partager ce que l’on a avec nos frères et sœurs de sang.
Alors, obligé de vivre dans ce monde qui n’est pas le mien, j’ai décidé de l’extraire de moi comme le fait l’anarque dans le roman Eumeswil de Ernst Jünger.
Mes grands-parents auxquels je pense en ces moments ont bénéficié des avancées de la technique et de la médecine. Ils en ont été les témoins et les bénéficiaires. Eux qui se sont battus contre le fascisme seraient certainement abasourdis et consternés par les discours actuels.
Dans le lien ci-dessous, quelques pépites :
https://www.larevuedesressources.org/l-anarque,2619.html